Les différentes possibilités de scolarisation des enfants présentant des troubles du spectre autistique

par | Sep 5, 2019 | 0 commentaires

Les répercussions de l’autisme sur la scolarité

L’altération des fonctions de communication et de socialisation a un impact important sur les apprentissages de l’élève autiste. Un élève présentant des troubles du spectre autistique (TSA) manifeste des difficultés dans les interactions sociales, la communication orale, la compréhension des consignes et des situations. Une stimulation précoce et une prise en charge adaptée permettent d’atténuer ces difficultés. La scolarisation dans un cadre éducatif approprié permet au jeune autiste de développer son adaptation et sa socialisation. La diversification des modes de scolarisation dès la maternelle, notamment grâce aux unités d’enseignement en école maternelle, permet au jeune de bénéficier d’une inclusion progressive vers une classe ordinaire.

En partant des intérêts et des motivations de l’élève, il est possible de l’aider à progresser. Différentes stratégies permettent de faciliter les apprentissages du jeune autiste : un accompagnement attentif et continu, des apprentissages progressifs dans un cadre bien structuré, des consignes reformulées…

Des méthodes d’accompagnement ont été développées :

  • la méthode TEACCH (traitement par l’éducation des enfants présentant de l’autisme ou un handicap de la communication), parfois aussi appelée « éducation structurée », consiste à adapter et à structurer l’environnement et le travail de l’enfant autiste,
  • plus récente, la méthode ABA (analyse appliquée du comportement) est une forme de rééducation comportementale pour des enfants lourdement handicapés.

Il existe plusieurs systèmes de communication alternatifs au langage : un système proposant signes et pictogrammes, le Makaton ; des systèmes proposant des images comme le PCS (Pictograms communication symbols) ou le PECS (Picture exchange communication system). L’utilisation d’un ordinateur, d’Internet et de logiciels adaptés comme outils de communication et d’apprentissage est une autre solution.

Des unités d’enseignement pour des enfants autistes en classe maternelle

Depuis la rentrée scolaire 2014, une centaine d’unités d’enseignement ont été créées dans des écoles maternelles pour accueillir des élèves autistes. Ces dispositifs médico-sociaux accueillent au maximum 7 enfants âgés de 3 à 6 ans, pour assurer leur accompagnement pendant trois années au maximum. Les interventions pédagogiques, éducatives et thérapeutiques sont réalisées par une équipe associant un enseignant et des professionnels médico-sociaux. Des aides techniques et adaptatives sont proposées aux parents, dont l’implication est essentielle au bon développement de l’enfant.

L’accompagnement des élèves autistes

Selon son projet pédagogique, l’élève peut participer à des séances de soins dispensés par les professionnels d’un SESSAD (service d’éducation spéciale et de soins à domicile) : orthophoniste, psychomotricien, psychologue, ergothérapeute. L’accès au langage et à la socialisation implique ces professionnels mais aussi l’entourage du jeune (sa famille, les proches, les enseignants). Il suppose des articulations étroites entre les différents milieux de vie du jeune handicapé : l’école, l’établissement médico-social, l’hôpital de jour ou le service de soins et la maison.

La scolarisation de l’élève autiste s’inscrit dans le cadre de la loi du 11 février 2005 et plus récemment de la loi de refondation de l’école qui garantissent l’inclusion scolaire et la continuité d’un parcours adapté aux compétences et aux besoins de chaque élève. Elle doit se faire dans un cadre éducatif approprié.

Scolarisation individuelle en milieu ordinaire

L’autisme peut prendre des formes diverses, selon qu’il s’accompagne ou non d’autres atteintes, notamment d’une déficience intellectuelle, les modalités de scolarisation seront différentes.

Pour certains jeunes, une scolarité en milieu ordinaire est envisageable moyennant des aménagements et surtout un accompagnement par une personne en charge de l’aide humaine à temps plein ou à temps partiel et le suivi par un SESSAD (service d’éducation spécialisée et de soins à domicile) ou un enseignant spécialisé.

Les jeunes présentant un syndrome d’Asperger peuvent réussir leur parcours scolaire en milieu ordinaire de l’école élémentaire à la terminale et jusqu’à l’enseignement supérieur pour certains.

Scolarisation dans un dispositif collectif d’intégration

Pour être admis dans un dispositif collectif de scolarisation, les jeunes autistes doivent être capables d’assumer les contraintes et les exigences de la vie en collectivité et de communiquer avec les autres.

Selon les possibilités locales, les élèves autistes sont accueillis dans des dispositifs spécifiques à l’autisme ou bien avec des élèves présentant des troubles des fonctions cognitives.

En ULIS école (unité localisée pour l’inclusion scolaire) au niveau élémentaire puis en ULIS collège ou ULIS lycée, les élèves autistes suivent les cours d’un enseignant spécialisé et sont admis plusieurs heures en classe avec leurs camarades valides.

Scolarisation dans un établissement médico-social

Les jeunes qui présentent un autisme associé à des troubles cognitifs importants trouvent un environnement spécifique adapté à leurs besoins dans un établissement médico-social de type IME (institut médico-éducatif) ou de type sanitaire (hôpital de jour). La scolarité est suivie dans le cadre de l’unité d’enseignement attachée à l’établissement. Dans un établissement spécialisé, scolarité et soins sont proposés par la même équipe

Les PIAL, Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés.

Comme leur nom l’indique, ils ont pour objet de favoriser l’inclusion scolaire des élèves handicapés en réorganisant les procédures d’accompagnement.  Le 18 juillet 2018, le Ministre a lancé une nouvelle étape de sa politique « en faveur de l’inclusion scolaire ». L’un des axes de cette politique consiste dans la création « d’un dispositif d’accompagnement organisé en pôle au niveau des établissements scolaires ». Enseignants, parents, AESH, personnels des services sanitaires et médico-sociaux sont concernés. Le but du nouveau dispositif serait de leur permettre de mieux travailler ensemble. Il y a beaucoup à dire sur ce nouveau dispositif. Les parents sont les premiers à se rendre compte des insuffisances du fonctionnement actuel quand ils constatent que lors de la réunion de l’ESS (Equipe de Suivi de la Scolarité), les deux tiers des sièges restent vides, alors que l’ESS a été conçue pour être l’un des lieux privilégiés de la collaboration et du travail en commun.

Une première idée force : faire exister la communauté éducative. Le premier objectif serait de parvenir à ce que sur un territoire donné – une école, un établissement, peut-être un regroupement des uns et/ou des autres le processus inclusif ne reste pas l’affaire de quelques individus mais qu’il devienne un engagement de la communauté éducative comme telle et donc qu’il s’inscrive dans la durée.  D’où l’idée de pôle d’action localisé. Sans cet engagement des équipes éducatives, la communauté, les parents se trouvent dans une situation impossible. Il faut donc que l’inclusion soit à chaque fois le projet d’une école ou d’un établissement. Mais comment y parvenir lorsque les chefs d’établissement ont bien peu de marge de manœuvre pour former, autour d’un projet, une équipe homogène ? C’est l’un des problèmes qui attendent les promoteurs des PIAL.

Une seconde idée force : faire travailler « en synergie » non seulement les enseignants mais l’ensemble des personnels qui interviennent dans le cadre de l’inclusion des élèves en situation de handicap.

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